Rêverie enfantine di Jeannine Gérard (Riflessioni)

* * *

L'océan d'affliction

dans lequel je m'étais noyée
depuis des années

me rendit aveugle
à la beauté des choses.

Ô, cécité du désespoir!

Dix années de torpeur
s'écoulèrent ainsi...

"sans jamais
m'engager dans rien

et ni avec personne".

Le désarroi de savoir
la passion à jamais enfuie

me donnait bien des fois

folle l'envie de mourir
plus que vivre.

Étendue sur mon lit
vaste et dévasté,

prise de rêveries
voluptueuses,

je ne pouvais chasser
de l'esprit

les instants d'extase
que j'avais connus.

J'ignorais

que la vie fut environnée
de pièges

et que nos sens
se laissent séduire

par des amorces
trompeuses.

Ainsi,

je m'égarai
dans des fausses lueurs.

Moi qui n'avais
jamais aimé

que celui

que la mort
m'avait soustrait,

je tombais de nouveau
amoureuse.

Et quand je rencontrai
l'homme de mes rêves,

j'ignorais

qu'un cœur ne se force pas
comme un coffre- fort.

Jamais expérience
fut aussi destructive.

Ma nature volcanique
et le feu qui m'anime

plus violent

que celui d'une gamine
qui découvre l'amour

a détruit à jamais
cette idylle.

Combien j'aurais pris plaisir
à lui enseigner,

aveugle aux tendres délices
de l'amour,

l'Art d'Aimer.

Mes tentatives
n'ont pas retenu

son attention.

Plus que jamais
éplorée,

je plongeai
dans l'affliction

et seule,
maintenant,

une légère brise
de folie

souffle
dans mes pensées

qui s'amplifie

me rappelant
de notre rencontre

et de mon cœur
qui réclamait l'ivresse

de la passion
juvénile.

Ô,
rêverie enfantine,

croire
encore à l'amour

et courir à la rencontre
d'un soleil

qui déjà décline.
.
- - - - - - - - -
.

Sogno infantile
.

L'oceano di afflizione

nel quale ero annegata
da anni ormai,

mi rese cieca
alla bellezza delle cose.

Oh, cecità della disperazione!

Dieci anni di torpore
passarono così...

"senza mai impegnarmi
in niente

e né con nessuno".

L'angoscia
di sapere,

la passione per sempre
dileguata

mi dava tante volte

una voglia pazza di morire
più che vivere.

Distesa sul mio letto
vasto e devastato,

presa dalla fantasticherie
voluttuose,

non potevo cacciare
dalla mente

gli istanti di estasi
che avevo conosciuto.

Ignoravo

che la vita fu circondata
da trappole

e che i nostri sensi
si lasciano sedurre

dagli inizi
ingannevoli.

E mi persi
nei falsi chiarori.

Io,
che avevo amato

solo colui

che la morte
mi avevo sottratto,

m'innamoravo
di nuovo.

E quando incontrai
l'uomo tanto sognato,

ignoravo

che un cuore non si sforza
come una cassaforte.

Mai esperienza
fu tanto distruttiva.

La mia natura vulcanica
e il fuoco che mi anima

più violento

di quello di una fanciulla
che scopra l'amore,

ha stroncato per sempre
l'idillio.

Quanto
avrei preso piacere

ad insegnargli,

cieco alle tenere delizie
dell'amore,

l'Arte d'Amare.

I miei tentativi
non hanno trattenuto

la sua attenzione.

Più che mai
sconsolata,

sprofondai
nell'afflizione

e sola,
ora,

una leggera brezza
di follia

soffia
nei miei pensieri

che si amplifica

ricordando
il nostro incontro

e il mio cuore
che richiedeva l'ebbrezza

della passione
giovanile.

Oh,
sogno infantile,

credere ancora
all'amore

e correre incontro
ad un sole

che già tramonta.

* * *

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