Ah! si je pouvais di Jeannine Gérard (Riflessioni)

~ * ~

Il n'est plus lumineux
le chemin que j’ avais en songe.

Oh! que je suis malheureuse,
le rêve s’est broyé.

"Qu’est mon Amour devenu
alors que je l'avais de si près tenu?"

Novembre me l’a pris

quand encore de jouvence
j’avais la contenance

et nul autre mois à venir,
jamais me l’a rendu.

Oh, mon Dieu,
ardent de Mystère,

« pourquoi vivons- nous si peu? »

Il n'est point resté au fond du calice
une goutte de miel

que je puisse épuiser

pour adoucir la saveur du fiel
qui depuis m'envenime.

Savez- vous comme moi
ce que c'est que souffrir
quand les souvenirs et les désirs
se soulèvent et assiègent?

Ils éveillent en nous…

- des inquiétudes convulsives,
des tourments nerveux,
des propensions étranges.

Accélèrent le flux du sang,
troublent la paix de l’âme,
dérangent le sommeil. -

Non!

Celui qui n’a pas souffert
que sait- il?

Ah! si je pouvais aller loin
de ce lieu qui m’afflige.

Loin de cette aube qui revient,
vague et sans espoir.

Loin de ce pâle soleil
qui décline au lointain.

Ah! si je pouvais gravir les nuages
et m’élancer dans une autre vie…

Oh! ce conflit intérieur

qui toujours me déchire
et vient dominer mon esprit.

Ah! si je pouvais trouver dans la pensée
un asile contre les tourments du cœur

pour que je puisse enfin
reposer en paix.
.
- - - - - - -
.
Ah! se potessi
.

Non è più luminoso
il cammino che avevo in sogno.

Oh! come sono infelice!
Il sogno s’è infranto.

"Cos'è il mio amore diventato,
allor che lo avevo così vicino tenuto?".

Novembre me lo ha preso

quando ancora di gioventù
avevo la movenza

e nessun altro mese a venire
me lo ha mai restituito.

Oh, mio Dio,
ardente di Mistero,

“perché viviamo così poco?”

Non è rimasto in fondo al calice
una goccia di miele

che possa attingere

per addolcire il fiele
che da allora mi avvelena.

Sapete voi, come me,
cosa significa soffrire
quando i ricordi e i desideri
si sollevano e assediano?

Svegliano in noi…

- inquietudini convulsive,
tormenti nervosi,
propensioni strane.

Accelerano
il flusso del sangue,
scompigliano
la pace dell’anima,
disturbano il sonno... -

No!

Colui che non ha sofferto
che ne sa?

Ah! se potessi andare lontano
da questo luogo che m’affligge.

Lontano da quest’alba che ritorna
vaga e senza speranza.

Lontano da questo pallido sole
che declina lontano.

Ah! se potessi inerpicarmi sulle nuvole
e lanciarmi in un'altra vita…

Oh! questo conflitto interiore
che sempre mi lacera
e viene a dominare la mia mente.

Ah! se potesse trovare nel pensiero
un asilo contro i tormenti del cuore

perché possa finalmente
riposare in pace.

~ * ~

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Ah! si je pouvais